Atelier de sensibilisation des producteurs d’igname du centre du Bénin sur les services écosystémiques des termites et l’impact des pesticides à base d’endosulfan sur la santé humaine et l’environnement dans le cadre de la gestion de ces ravageurs

Introduction

La sécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté sont devenues une préoccupation majeure pour la plupart des pays du monde. Dans plusieurs pays de l’Afrique, l’agriculture constitue un secteur majeur de l’économie qui nécessite un bon suivi pour l’obtention de rendement meilleur ; ceci pour le bonheur des producteurs et des consommateurs. L’igname est l’une des principales cultures vivrières qui contribue de façon significative à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Bénin. Elle constitue une importante source de carbohydrates. Ses tubercules sont riches en vitamines B6, vitamines E, potassium, manganèse, fibres et protéines.

Les termites sont d'importants ravageurs qui nuisent à la culture de l’igname dans de nombreuses régions du Bénin dont principalement au centre. Ces ravageurs se nourrissent de la chair des tubercules et les endommagent à un point qui les rend non consommables et invendables et contribuent à une baisse importante des rendements mais aussi à une perte de diversité variétale. Pour lutter contre les termites ravageurs, les producteurs détruisent systématiquement les termitières situées aux abords des champs d’igname. Alors que les termites sont considérés comme des espèces clef de voûte dans les écosystèmes en raison du rôle qu'ils jouent dans la minéralisation de la matière organique.

Ils sont notamment responsables de l'émission de grandes quantités d'azote minéral. Le terme d'« île de fertilité » a été suggéré pour les termitières en raison de l'accumulation de matière organique et de minéraux (notamment nitrate et azote) qui s'y produit. Cette richesse en minéraux fait que certaines plantes poussent préférentiellement près des termitières. Au vue des rôles antagonistes que peuvent jouer les termites, il était important de sensibiliser les producteurs du centre Bénin sur les bienfaits des termites afin de réduire le nombre de termitières détruites dans leur région.

L’utilisation des insecticides chimiques, en particulier ceux utilisés pour la protection du coton à base d’endosulfan reste une des méthodes de lutte utilisée par de nombreux producteurs d’igname au Centre du Bénin. Alors que l’endosulfan est un neurotoxique aiguë pour les insectes et les mammifères, y compris les humains. Les symptômes d'intoxication aiguë sont entre autres, l'hyperactivité, des tremblements, des convulsions, le manque de coordination, la difficulté à respirer, des nausées et des vomissements, la diarrhée et, dans les cas graves, la perte de conscience.

Des doses aussi faibles que 35 mg / kg peuvent entraîner la mort chez les humains. L’effet néfaste de l’endosulfan sur l’environnement a conduit à l’interdiction de son utilisation en 2006 par l'union européenne et est considéré par la Convention de Stockholm comme un polluant organique persistant. Depuis 2009, l’endosulfan est interdit d’importation, de détention, de vente et d’utilisation au Bénin mais de par son effet foudroyant sur les insectes on note encore des introductions frauduleuses et donc son utilisation par certains producteurs d’igname dans la gestion des termites ravageurs. Il était donc important de sensibiliser les producteurs d’igname du Centre du Benin sur les effets néfastes de l’utilisation d’insecticides chimique à base d’endosulfan afin de réduire son impact sur leur santé et leur environnement. C’est dans ce cadre qu’a été initié organisée les 17 et 18 Mars 2017 dans deux arrondissements du centre du Bénin (Soklogbo et Magoumi) des ateliers de sensibilisation sur le thème « Sensibilisation des producteurs d’igname du centre du Bénin sur les services écosystémiques des termites et l’impact des pesticides à base d’endosulfan sur la santé humaine et l’environnement dans le cadre de la gestion de ces ravageurs ».

Objectifs de l’atelier

De manière global cet atelier vise à :  
Contribuer à la réduction des destructions systématiques de termitières et à l’amélioration du bien-être des populations du Centre du Bénin à travers l’abandon des insecticides chimiques à base d’endosulfan.
De manière spécifique cette atelier vise à : 

  • Sensibiliser les producteurs d’igname sur les services écosystémiques rendus par les termites et l’impact sur le rendement
  • Sensibiliser les producteurs d’igname sur les effets négatifs dus à l’usage de l’endosulfan

Déroulement de l’atelier

L’atelier a eu lieu le vendredi 17 Mars 2017 puis le samedi 18 Mars 2017 respectivement à SOKLOGBO et à MAGOUMI. Les activités ont réellement démarré à 09 heures 05 minutes à SOKLOGBO et à 09 heures 02 minutes à MAGOUMI par la présentation du chercheur principal du projet financé par le GTI, Dr LOKO Laura.

Après ses mots de bienvenue et la présentation l’équipe qui l’a accompagné, chacun des participants a été invité à se présenter. Afin d’assurer une meilleure compréhension aux producteurs, pour la plupart analphabètes, l’aide d’un interprète a été sollicitée par village. Ainsi, toute la communication a été traduite du français en langues locales Mahi et Idaatcha, respectivement à SOKLOGBO et à MAGOUMI.

Après avoir rappelé aux producteurs, l’importance alimentaire, nutritionnelle et économique de l’igname au Bénin et précisément au centre du Bénin et les objectifs de l’atelier de sensibilisation, la présentation sur l’impact des pesticides à base d’endosulfan sur la santé humaine et l’environnement dans le cadre de la gestion des termites s’est déroulée autour de cinq points essentiels.

  • Contraintes liées à la production d’igname par zone de production
  • Différents dommages provoqués par les termites dans les champs d’igname
  • Espèces de termites ravageuses d’igname
  • Inconvénients liés aux différentes méthodes de lutte utilisées par les producteurs et méthode proposée
  • Importances des termites et termitières
Objectifs d'Aichi
1. Awareness increased
19. Knowledge improved, shared and applied
Pays
Belgium
Benin