Contexte du projet
La République du Bénin dispose aujourd’hui deux (2) parcs Nationaux, sept (7) périmètre de reboisement et 46 forêts classées qui constituent les aires protégées du Bénin couvrant environ 19% du territoire national. Plusieurs études nationales ont montré que la plupart de ces aires protégées sont fortement dégradées. L’une des causes fondamentales de cette dégradation est assurément l’action anthropique dans toute son envergure.
La mise en oeuvre du Projet PGFTR de 2003 à 2015 a permis de réaliser pour certaines parmi elles, 19 plans d’aménagement. C’est alors qu’il a été envisagé quelques actions de restaurations telles que les reboisements avec l’implication des populations riveraines. Parmi ces forêts, se trouve la forêt classée de Ouémé Supérieur N’Dali (FC OSN). Cette forêt localisée au Nord du Bénin constitue l’une des plus vastes forêts et continue de subir les affres d’une agriculture itinérante qui dévaste tout sur son passage y compris la biodiversité. Sa localisation se trouve être comme un entonnoir capable de recevoir les animaux qui quittent les Parcs et sa largeur font de lui une forêt classée d’intérêt pour le Bénin. La protection de ces forêts classées constituera une arrière-base pour les animaux qui vont dans leurs déplacements quitter les aires protégées comme cela se constate beaucoup ces dernières années. Son climat guinéo-soudanien fait qu’il regorge plusieurs espèces endémiques dont l’enjeu médicinal n’est plus à démontrer.
Dans cette région, l’agriculture, l’utilisation anarchique du bois et les feux de végétation contribuent à une perte vertigineuse de la biodiversité. Dans cette région, la vie des populations est pourtant fortement dépendante des ressources biologiques. Lors de l’étude réalisée par le micro-projet l’utilisation des plantes médicinales, financé par CEBIOS en 2015, celle-ci a permis de réaliser l’existence d’une vaste gamme de plantes médicinales en provenance de cette forêt qui contribue à la guérison de plusieurs maladies. Le présent projet intitulé « Sensibilisation et éducation environnementale des agriculteurs issus des villages riverains de la Forêt Classée OSN sur la conservation des plantes médicinales, des parcs à karité (Vitellaria paradoxa) et de néré (Parkia biglobosa) » se positionne donc à la suite de ce dernier projet. En outre, lors de l’élaboration de la stratégie nationale des Produits forestiers Non Ligneux (PFNL), il a été réalisé que ces deux forêts regorgent des potentialités de peuplements de karité (Vitellaria paradoxa), de néré (Parkia biglobosa), de baobab (Adansonia digitata) etc. Sur le terrain, il ressort que 90% des ménages autour de cette forêt tirent des revenus financiers supplémentaires des parcs à karité et des parcs à néré. Leur protection contribuera donc à accroitre considérablement le revenu des ménages. Il serait donc important de mieux protéger ces espèces autour de ces forêts classées. Non seulement la production du carbone sera assurée mais une action de sensibilisation permettra aussi de favoriser la protection des plantes médicinales et des espèces évoquées dont l’apport en tant que produits forestiers non ligneux est important mais mal perçus par les agriculteurs. Lorsqu’on sait que les populations de cette région accordent une grande place à la culture locale, il est important d’envisager dans la pratique d’élaborer en prime abord un recueil de contes et de proverbes dans les deux langues parlées de cette région (Batonnou et Yom).
C’est un vide que de ne pas avoir de recueil des proverbes et de contes en vue de sensibiliser les populations en utilisant leurs cultures. Ce recueil a été envisagé dans la mise en oeuvre de ce projet et est désormais utilisé pour la sensibilisation des agriculteurs. Le présent projet intitulé «Sensibilisation et éducation environnementale des agriculteurs issus des villages riverains de la Forêt Classée OSN sur la conservation des plantes médicinales, des parcs à karité (Vitellaria paradoxa) et de néré (Parkia biglobosa) » a permis donc non seulement de sensibiliser les populations locales sur la nécessité de sensibiliser les populations, mais de former les chargés des questions environnementales au niveau des 4 communes environnementales sur les enjeux du CHM au niveau de notre pays,
la publication des données et une meilleure utilisation du site CHM. En effet, chaque mairie dispose des services chargés environnementaux qui devront être formés sur les enjeux de partager leurs activités où les activités dans leur district. Une action complémentaire de création de jardin botanique dans ces quatre communes permettra de sauvegarder les plantes médicinales en voie de disparition et qui sont de plus en plus menacées. Le présent projet a donc faire d’une pierre plusieurs coups et cadre bien avec la vision du gouvernement de protéger les ressources forestières à travers une nouvelle politique forestière. Le projet cadre aussi bien avec la planification réalisée dans la SPANB-Bénin où l’axe 1 est intitulé « Information-éducation-communication et sensibilisation de tous les acteurs pour un engagement à l’action ». Ce premier axe stratégique est entièrement consacré à l’éducation et la sensibilisation de tous les acteurs. En effet, ce document exige une sensibilisation continue des populations en particulier les agriculteurs en milieu rural. C’est pourquoi, la mise en oeuvre du projet actuel a été une avancée dans la conservation de la biodiversité.
